Depuis le 1er janvier 2022, tout organisme de formation qui souhaite accéder à des financements publics ou mutualisés comme ceux des OPCO ou du CPF doit obligatoirement être certifié Qualiopi.
Pour obtenir la certification Qualiopi, vous devez faire évaluer la qualité de vos prestations par un organisme certificateur accrédité. Mais avant de passer à l’audit, il faut établir un devis avec l’organisme certificateur. Pour choisir le meilleur rapport qualité-prix, il est essentiel de comparer plusieurs devis. Or les coûts de la certification Qualiopi peuvent varier selon le certificateur, la taille de votre structure ou la complexité de votre dossier. En janvier 2025, on compte déjà 39 organismes certificateurs Qualiopi en France, chacun pratiquant ses propres tarifs.
Cet article vous guide pas à pas pour comprendre comment obtenir des devis, quels éléments influencent le prix, et comment faire un choix éclairé.
Pourquoi demander plusieurs devis Qualiopi ?
Chaque certificateur Qualiopi est libre de fixer ses tarifs. Les écarts ne sont pas toujours énormes, généralement de l’ordre de quelques dizaines d’euros par journée d’audit, mais ils existent. Les certificateurs de renom (AFNOR, SGS, Bureau Veritas, etc.) peuvent afficher des tarifs sensiblement supérieurs à ceux de prestataires plus petits ou récents.
Il est donc prudent de demander plusieurs devis avant de vous engager : un organisme peut être rapide à répondre et souple sur l’accompagnement, tandis qu’un autre sera moins cher mais plus lent. La comparaison doit porter non seulement sur le montant total, mais aussi sur ce qui est inclus. Par exemple, quel est le coût du trajet de l’auditeur ou des éventuelles journées supplémentaires (multi-sites, etc.)
Il est conseillé de comparer plusieurs devis avant de choisir son certificateur Qualiopi. Par exemple, une rencontre ou un échange téléphonique vous permettra de clarifier les conditions avant de sceller l’accord.
Au final, chaque certification Qualiopi se concrétise par la signature d’un contrat d’audit avec le certificateur. Avant d’en arriver là, prenez le temps d’analyser l’offre de chaque prestataire : numéro d’accréditation COFRAC, domaine d’expertise, références du certificateur, réactivité… tous ces critères sont importants. Une fois votre choix orienté, vous pourrez passer à l’étape suivante : la demande de devis.
Comment obtenir un devis Qualiopi ?
Pour démarrer, identifiez les certificateurs qui vous intéressent. La liste officielle des organismes accrédités par le COFRAC est disponible sur le site du ministère du Travail, ou sur des ressources spécialisées comme Digi-Certif. Notez la proximité géographique et le secteur d’expertise de chacun, car un interlocuteur local et spécialisé pourra vous accompagner plus efficacement.
La démarche la plus courante est simple : contactez chaque certificateur (par formulaire en ligne, email ou téléphone) pour exposer votre projet et fournir les données de base de votre organisme (chiffre d’affaires, nombre de sites, effectifs, type d’activité). Sur cette base, le certificateur calcule le nombre de jours d’audit nécessaires et vous envoie un devis détaillé et adapté.
Si possible, structurez votre demande : précisez bien votre statut (organisme de formation, bilan de compétences, CFA, etc.), votre chiffre d’affaires et le nombre de sites à auditer. En effet, le coût de l’audit dépend surtout de ces éléments. Les certificateurs utilisent le référentiel Qualiopi pour déterminer le nombre de jours « socle » d’audit (par exemple 1 jour pour un organisme avec un CA < 150k€, ou 1,5 jour pour un CFA) et ajoutent des jours supplémentaires selon le nombre de sites.
Prenez également en compte la date de l’audit initial et de l’audit de surveillance. La certification Qualiopi comprend en effet deux audits principaux : un audit initial pour l’obtention, puis un audit de surveillance 14-22 mois après. Le devis comprendra généralement les deux sessions. L’audit de surveillance dure en moyenne la moitié de la durée de l’audit initial (donc environ la moitié du coût). Au bout de 3 ans, vous devrez ensuite prévoir un audit de renouvellement, facturé aux mêmes tarifs que l’audit initial. L’audit de renouvellement marque l’entrée dans un nouveau cycle Qualiopi.
Éléments qui influencent le coût de votre certification
Le prix de base d’une journée d’audit Qualiopi est en moyenne d’environ 990 € HT (495 € HT la demi-journée). Ce montant peut varier légèrement d’un organisme à l’autre, mais c’est une bonne base de calcul. Par exemple, pour un organisme avec un seul site, un audit initial d’une journée coûtera environ 990 € HT, et l’audit de surveillance (0,5 jour) environ 495 € HT.
Le chiffre d’affaires de votre organisme et son statut jouent ensuite sur la durée minimale de l’audit. Les règles officielles de Cofrac fixent des barèmes : au-delà de certains seuils de CA ou pour les CFA, la durée d’audit de base est plus longue. Vous paierez donc plus si votre organisme dépasse ces seuils. De même, le nombre de sites est un facteur clé : chaque site supplémentaire (après le siège) peut ajouter un ou plusieurs jours d’audit, avec un coût proportionnel.
Outre le jour d’audit lui-même, des frais annexes peuvent s’ajouter au devis. Les frais de mission (déplacement de l’auditeur, hébergement, etc.) sont souvent facturés en sus. Par exemple, un certificateur peut ajouter un forfait de 100 € HT pour couvrir les frais de mission. D’autres frais possibles : envoi de documents, location de salles, éventuels frais de restitution de rapport… Avant de signer votre devis, vérifiez bien que tout est inclus ou identifié et qu’il n’y a pas de coûts cachés. Si le prix de l’audit est similaire d’un certificateur à l’autre, des frais additionnels peuvent être exigés et faire la différence.
En synthèse, le coût total du cycle de certification (initial + surveillance) sera la somme des montants suivants : jours d’audit multipliés par le tarif journalier du certificateur, plus les éventuels jours complémentaires liés aux sites multiples, plus les frais de mission. Par exemple, pour un organisme sur 4 sites, on peut avoir :
- Audit initial : 1 jour de base (990 € HT) + 1 jour supplémentaire (495 € HT) = 1 485 € HT,
- Audit de surveillance : 0,5 jour (495 € HT),
- Frais de mission (déplacement) : ~100 € HT.
Soit un coût total d’environ 2 000 € HT pour les deux audits. Ces chiffres restent indicatifs, l’essentiel étant de demander un devis personnalisé.
Comment comparer les devis des certificateurs
Une fois que vous avez reçu plusieurs devis, l’analyse peut commencer. Comparez chaque offre en détail : au-delà du montant global, notez ce qui est inclus. Par exemple :
- Durée d’audit : vérifiez que le nombre de jours correspondent à votre situation (CA et sites).
- Frais inclus : certains certificateurs incluent déjà les frais de déplacement dans le forfait, d’autres non.
- Modalités de prestation : est-ce que le devis couvre l’audit initial et l’audit de surveillance, ou faut-il signer un autre contrat pour la seconde étape ?
- Délai de validité du devis : un devis peut être valable seulement quelques mois, assurez-vous de pouvoir planifier l’audit dans ce délai.
La signature du devis valide l’accord entre l’organisme de formation et le certificateur. Avant de signer, assurez-vous que tous les coûts sont clairement détaillés.
Vérifiez également les références et la réputation du certificateur. Les avis d’autres organismes ou la visibilité médiatique peuvent vous donner un aperçu de leur sérieux. Un certificateur très médiatisé ou membre d’un grand groupe (ex : AFNOR, SGS, Bureau Veritas) inspire confiance, mais peut être moins flexible sur les délais et le service. À l’inverse, un certificateur plus petit sera souvent plus réactif et humain dans le suivi, mais avec potentiellement moins de notoriété. Choisissez selon vos priorités.
En résumé, ne vous focalisez pas uniquement sur le prix le plus bas. Un tarif attractif peut cacher une prestation basique ou des frais non mentionnés. À l’inverse, un certificateur un peu plus cher peut offrir un audit plus complet ou un meilleur suivi. L’important est d’être sûr de comparer des prestations équivalentes.
Conseils pratiques et erreurs à éviter
Pour faciliter votre choix de certificateur Qualiopi, voici quelques recommandations pratiques :
- Accréditation COFRAC : assurez-vous que l’organisme est bien accrédité par le COFRAC pour la Qualité (RNQ).
- Domaine d’expertise : préférez un certificateur qui connaît votre secteur d’activité. Certains certificateurs sont spécialisés (OF, CFA, IFP…), ce qui peut simplifier l’audit.
- Proximité géographique : un intervenant local peut être plus disponible et réduire les frais de déplacement.
- Réactivité : notez la qualité de leur suivi dès la demande de devis. Un certificateur réactif dès la préparation promet un audit mieux accompagné.
- Transparence du devis : lisez attentivement chaque proposition. Demandez des clarifications si certains postes (frais de mission, jours supplémentaires) ne sont pas détaillés. N’hésitez pas à négocier ou à demander des remises si votre budget est serré.
- Ne vous précipitez pas : un mauvais feeling lors des premiers échanges est un signal d’alerte. Vous allez travailler en confiance avec cet organisme ; si l’accueil est impersonnel ou confus, allez voir ailleurs.
Évitez aussi les erreurs classiques : accepter un devis sans comparer, ou penser qu’il n’y a qu’un tarif fixe pour tous. Rappelez-vous que les tarifs journaliers de base oscillent en général entre 900 et 1600 € HT, mais qu’ils peuvent être modulés selon votre dossier. Enfin, une fois le devis accepté et le contrat signé, préparez-vous activement à l’audit Qualiopi : la certification marque le début d’un nouveau cycle qualité pour votre organisme.
En suivant ces conseils et en mettant en concurrence les certificateurs, vous maximiserez vos chances de réussir votre certification Qualiopi au meilleur coût et dans les meilleures conditions. Bon courage dans vos démarches !
Benoît Boitard est fondateur de Digi-Certif. Diplômé de Sciences Po Paris, spécialité management et qualité au sein des organisations, il est auditeur Qualiopi et responsable qualité au sein de plusieurs organismes de formations depuis 2020.
