La certification Qualiopi, obligatoire pour les organismes de formation en France souhaitant bénéficier de financements publics, place une grande importance sur l’accessibilité des formations aux personnes en situation de handicap. Dans ce cadre, la veille handicap est un processus essentiel pour garantir une prise en compte continue des besoins spécifiques des apprenants. Elle vise à adapter les formations, les locaux et les ressources pédagogiques pour les rendre accessibles, tout en assurant un suivi et une amélioration régulière des pratiques.
Cet article explore le rôle de la veille handicap dans Qualiopi, ses exigences, et les actions concrètes
que les organismes peuvent mettre en place pour s’y conformer.
Qu’est-ce que la veille handicap dans le cadre de Qualiopi ?
La veille handicap dans le cadre de Qualiopi désigne un ensemble de pratiques de suivi et
d’adaptation mises en place par les organismes de formation pour garantir l’accessibilité de leurs
actions de formation aux personnes en situation de handicap. Cette veille inclut l’évaluation des
besoins des apprenants, l’adaptation des contenus et des méthodes pédagogiques, ainsi que
l’amélioration continue des infrastructures pour répondre aux normes d’accessibilité.
Qualiopi impose des critères spécifiques en matière d’inclusivité. Le référentiel exige notamment
que les organismes de formation démontrent qu’ils ont mis en place des actions pour accueillir les
personnes en situation de handicap et qu’ils sont capables de répondre aux attentes de ces
apprenants. La veille handicap est donc une démarche proactive qui garantit une accessibilité et une inclusion effectives dans l’offre de formation.
Pourquoi la veille handicap est-elle cruciale pour Qualiopi ?
La veille handicap est essentielle pour plusieurs raisons :
- Respect des normes légales : en France, la loi impose aux organismes de formation de garantir l’accessibilité de leurs prestations aux personnes en situation de handicap. La veille handicap permet de répondre à cette exigence légale ;
- Amélioration de la qualité des formations : en rendant leurs formations accessibles, les organismes de formation élargissent leur audience et augmentent la satisfaction des apprenants;
- Inclusion et égalité des chances : la veille handicap est une démarche qui promeut l’inclusion et l’égalité des chances, en garantissant que tous les apprenants, quels que soient leurs besoins
spécifiques, bénéficient d’un accompagnement adapté ; - Critère de qualité Qualiopi : Qualiopi exige des organismes de formation qu’ils soient capables de démontrer leur engagement pour l’accessibilité. En adoptant une veille handicap, ils montrent qu’ils répondent aux critères de qualité imposés par la certification.
Les exigences de Qualiopi pour la veille handicap :
Le référentiel Qualiopi impose plusieurs exigences concernant la veille handicap. Les organismes
de formation doivent notamment :
- Mettre en place un référent handicap : ce référent est chargé de coordonner les actions d’accessibilité et de veiller à ce que les formations soient adaptées aux besoins spécifiques des
apprenants en situation de handicap ; - Évaluer les besoins des apprenants : l’organisme doit être capable d’évaluer les besoins de chaque apprenant dès l’inscription pour prévoir les adaptations nécessaires ;
- Adapter les contenus et méthodes pédagogiques : les formations doivent être adaptées pour permettre aux apprenants en situation de handicap de suivre le parcours pédagogique sans difficulté ;
- Aménager les locaux : les locaux doivent être accessibles et équipés pour accueillir des personnes en situation de handicap, en conformité avec les normes d’accessibilité ;
- Assurer la formation continue du personnel : les formateurs et le personnel administratif doivent être sensibilisés aux questions d’accessibilité et formés pour accueillir les personnes en situation de handicap ;
- Suivre et évaluer les actions mises en place : l’organisme de formation doit démontrer une démarche d’amélioration
Les actions concrètes pour mettre en place une veille handicap efficace
Pour répondre aux exigences de Qualiopi en matière de veille handicap, les organismes de
formation peuvent mettre en place plusieurs actions concrètes :
- Nommer un référent handicap : ce référent est la personne ressource pour toutes les questions relatives à l’accessibilité. Il est responsable de l’organisation des actions spécifiques pour les apprenants en situation de handicap et de la sensibilisation du personnel ;
- Évaluer les besoins dès l’inscription : lors de l’inscription, un questionnaire ou un entretien individuel peut permettre de mieux comprendre les besoins des apprenants en situation de handicap ;
- Adapter les supports pédagogiques : il peut s’agir de proposer des supports écrits en gros
caractères pour les personnes malvoyantes, de sous-titrer les vidéos pour les personnes malentendantes, ou d’offrir des outils interactifs accessibles ; - Aménager les locaux : les locaux doivent être accessibles, avec des rampes pour les personnes
à mobilité réduite, des toilettes adaptées et une signalétique compréhensible pour tous ; - Former les équipes : une formation sur les différents types de handicap et les bonnes pratiques pour accueillir les personnes en situation de handicap peut être organisée pour l’ensemble du personnel ;
- Mettre en place des outils d’évaluation : pour garantir l’efficacité de la veille handicap, il est nécessaire de mettre en place des indicateurs de suivi et des questionnaires de satisfaction, pour recueillir les retours des apprenants et améliorer les actions.
Exemple de mise en place d’une veille handicap dans un organisme de formation
Imaginons un organisme de formation qui souhaite mettre en place une veille handicap pour
répondre aux critères de Qualiopi.
Voici les étapes qu’il pourrait suivre :
- Nommer un référent handicap : un membre du personnel est désigné comme référent handicap. Il suit une formation spécifique pour mieux comprendre les différents types de handicap et les aménagements possibles ;
- Évaluer les besoins des apprenants : lors de chaque inscription, un entretien individuel est proposé pour identifier les besoins spécifiques des apprenants. Cela permet à l’organisme de prévoir les adaptations nécessaires ;
- Adapter les supports pédagogiques : l’organisme propose des documents en braille pour les malvoyants, des supports audio pour les personnes ayant des difficultés de lecture, et des vidéos sous-titrées ;
- Aménager les locaux : des rampes d’accès sont installées pour les personnes à mobilité réduite, et des toilettes adaptées sont disponibles ;
- Former le personnel : le référent handicap organise une session de sensibilisation pour l’ensemble des formateurs et du personnel administratif, abordant les différentes formes de handicap et les bonnes pratiques ;
- Mettre en place un suivi régulier : un questionnaire de satisfaction est envoyé aux apprenants en situation de handicap après chaque formation pour recueillir leurs retours et identifier les axes d’amélioration.
Suivi et amélioration continue de la veille handicap
La veille handicap doit être une démarche évolutive. Les besoins des apprenants peuvent varier, et il est important que les actions mises en place soient régulièrement évaluées et ajustées si nécessaire.
Pour cela, l’organisme de formation peut :
- Recueillir les retours d’expérience des apprenants : les questionnaires de satisfaction sont un moyen efficace pour comprendre les difficultés rencontrées et les améliorations possibles ;
- Organiser des réunions de suivi avec le référent handicap : ces réunions permettent d’évaluer l’efficacité des actions mises en place et de proposer des ajustements si nécessaire ;
- Former régulièrement le personnel : la formation continue des équipes sur les questions de handicap permet de garantir un accueil de qualité pour tous les apprenants ;
- Mettre à jour les infrastructures : si des évolutions sont nécessaires, l’organisme doit prévoir des aménagements pour adapter ses locaux et garantir une accessibilité optimale.
Conclusion
La veille handicap est un élément fondamental pour les organismes de formation souhaitant obtenir et conserver la certification Qualiopi. Elle garantit l’accessibilité des formations aux personnes en situation de handicap, en mettant en place des actions concrètes pour répondre à leurs besoins spécifiques. En nommant un référent handicap, en adaptant les supports pédagogiques, en aménageant les locaux et en formant le personnel, les organismes de formation démontrent leur engagement en faveur de l’inclusion et de l’égalité des chances.
Cette démarche proactive renforce la qualité des formations et contribue à l’amélioration continue,
en répondant aux critères imposés par le référentiel Qualiopi. En adoptant une veille handicap efficace, les organismes de formation assurent un environnement d’apprentissage accessible et respectueux, dans lequel chaque apprenant peut progresser et s’épanouir.
Après avoir prêté serment en tant qu’avocate, à l’issue d’un parcours tourné vers le droit des affaires, Marie Ange évolue désormais en tant que DAF au sein de Digi-Certif.