Quand on est entrepreneur dans la formation professionnelle, le CPF fait figure de graal. C’est le dispositif que tous les stagiaires demandent, celui qui permet de financer des formations sans reste à charge, et surtout, c’est le meilleur levier pour développer son chiffre d’affaires dans un secteur ultra-concurrentiel.
Mais voilà : d’année en année, l’accès au CPF devient plus complexe, plus encadré, plus exigeant. La certification Qualiopi est devenue obligatoire, les contrôles se sont renforcés, les démarches sur la plateforme EDOF sont longues et souvent mal comprises. Résultat : beaucoup d’organismes jettent l’éponge avant même d’avoir commencé.
C’est précisément pour éviter cela que nous avons rédigé ce guide. Vous y trouverez, étape par étape, tout ce qu’il faut savoir pour obtenir ce qu’on appelle l’agrément CPF : les conditions à remplir, les démarches à suivre, les erreurs à éviter, et surtout les bons réflexes à adopter pour réussir du premier coup.
Prêt à tout comprendre ?
C’est parti !
Agrément CPF :
une expression trompeuse, mais un accès bien encadré
Dans le secteur de la formation professionnelle, on entend souvent parler « d’agrément CPF » comme si une autorité délivrait un certificat magique qui autorisait un organisme à proposer des formations finançables. En réalité, cet “agrément” n’existe pas en tant que tel. Il n’y a aucun label, aucun tampon officiel appelé “agrément CPF” que l’on pourrait obtenir une fois pour toutes.
Ce que l’on appelle communément “agrément CPF”, c’est en réalité un accès encadré à la plateforme EDOF (Espace des Organismes de Formation), gérée par la Caisse des Dépôts. C’est cet accès qui vous permet de référencer vos actions de formation sur MonCompteFormation.gouv.fr, la plateforme grand public du CPF. Et cet accès est conditionné à quatre prérequis non négociables.
Avoir une entreprise active, en capacité de facturer
C’est la base : vous devez disposer d’un statut juridique stable (auto-entreprise, société, association, etc.) et être immatriculé au registre du commerce ou au répertoire SIRENE. En clair, vous devez être en capacité d’émettre une facture valide et conforme. Sans structure légale, pas de CPF possible.
Avoir déclaré son activité de formation (le fameux NDA)
Une fois que votre entreprise est créée, vous devez la déclarer comme organisme de formation auprès de la DREETS (ex-DIRECCTE), ce qui vous permettra d’obtenir un Numéro de Déclaration d’Activité (NDA). Cette démarche nécessite d’avoir dispensé au moins une formation, et de transmettre un dossier complet comprenant un programme, une convention ou un contrat de formation, ainsi que des justificatifs administratifs.
Sans ce NDA, vous n’êtes pas reconnu comme un organisme de formation au sens légal du terme, et vous ne pouvez donc pas prétendre à un accès au CPF.
Être certifié Qualiopi
Depuis le 1er janvier 2022, toute structure qui souhaite accéder aux financements publics ou mutualisés (dont le CPF fait partie) doit être certifiée Qualiopi. Cette certification atteste que vous répondez aux exigences du Référentiel National Qualité (RNQ), notamment en termes de suivi pédagogique, de traçabilité des actions et d’amélioration continue.
Qualiopi ne se résume pas à un audit ponctuel : c’est une démarche qualité globale, qui doit être intégrée à votre fonctionnement au quotidien. Sans cette certification, votre dossier CPF est automatiquement rejeté.
Proposer des formations certifiantes ou qualifiantes (inscrites au RNCP ou RS)
Dernier prérequis – et non des moindres : vos formations doivent être reliées à une certification professionnelle enregistrée au RNCP ou au Répertoire Spécifique (RS), tous deux gérés par France Compétences. C’est ce lien avec une certification reconnue qui rend votre formation éligible au CPF.
Vous pouvez soit être vous-même certificateur (ce qui suppose d’avoir enregistré votre propre certification, une démarche longue et complexe), soit vous adosser à une certification existante via un partenariat officiel avec un certificateur déjà enregistré.
Il n’existe donc pas d’agrément CPF au sens strict, mais un accès conditionné à un écosystème réglementé, exigeant, et parfois décourageant pour ceux qui se lancent seuls. Pour espérer proposer vos formations sur MonCompteFormation.gouv.fr, vous devez impérativement réunir les quatre prérequis : une structure juridique active, un NDA valide, la certification Qualiopi, et une formation adossée à une certification reconnue.
La bonne nouvelle, c’est que vous n’avez pas à tout faire seul. Chez Digi-Certif, nous accompagnons chaque mois des dizaines d’entrepreneurs et d’organismes dans ces démarches, de A à Z. De la déclaration d’activité à la certification Qualiopi, jusqu’à la mise en place du partenariat certifiant, nous proposons une offre clés en main, pensée pour vous faire gagner du temps, éviter les pièges, et surtout, obtenir des résultats concrets.
Vous vous concentrez sur votre expertise. Nous, on s’occupe du reste.
Une fois les prérequis remplis,
place à l’étape EDOF
Une fois les quatre prérequis cochés — structure légale, NDA, certification Qualiopi, formation adossée à un titre certifiant — vous avez enfin le droit de frapper à la porte du CPF. Et cette porte, c’est la plateforme EDOF (Espace des Organismes de Formation), gérée par la Caisse des Dépôts.
C’est ici que tout se joue : si vous n’êtes pas référencé sur EDOF, vos formations ne seront jamais visibles sur MonCompteFormation.gouv.fr, et donc jamais finançables par le CPF. Il est donc crucial de soigner cette étape.
Étape 1 : demander l’accès à EDOF via Espace EFP
L’accès se fait via le portail of.moncompteformation.gouv.fr, dans la rubrique dédiée aux organismes de formation. Vous devrez vous identifier via FranceConnect et remplir un formulaire d’inscription en ligne.
Vous devrez également fournir un certain nombre de pièces justificatives, parmi lesquelles :
- Votre certification Qualiopi
- Votre NDA (Numéro de Déclaration d’Activité)
- Un extrait Kbis à jour
- Une attestation URSSAF
- Un RIB au nom de la structure
- Parfois, une copie de vos statuts ou une pièce d’identité du dirigeant
La cohérence entre tous ces documents est essentielle. Le moindre écart (adresse différente, raison sociale inexacte, nom incohérent entre Qualiopi et NDA…) peut retarder l’instruction de votre dossier.
Étape 2 : attendre la validation de votre compte
Une fois votre demande déposée, la Caisse des Dépôts vérifie manuellement les informations transmises. Le délai moyen est d’environ 4 à 8 semaines, mais il peut être plus long si des pièces sont manquantes ou si des clarifications sont demandées.
Il est fréquent de recevoir un mail de demande de pièce complémentaire : répondez-y vite et clairement, sous peine de voir votre dossier classé sans suite.
Étape 3 : publier vos formations sur EDOF
Une fois votre compte activé, vous pouvez enfin créer et publier vos actions de formation sur la plateforme. Pour chaque formation, vous devez renseigner avec précision :
- Le code de la certification visée (RS ou RNCP)
- Le descriptif complet de la formation (objectifs, public visé, compétences acquises, etc.)
- Les modalités pédagogiques : durée, rythme, présentiel/distanciel, accompagnement
- Les dates de sessions prévues
- Le tarif exact, avec justificatifs en cas de variation
- Les conditions générales de vente et de remboursement
Cette saisie est très encadrée. Un oubli ou une imprécision peut entraîner le refus de l’offre. De plus, la Caisse des Dépôts effectue régulièrement des contrôles qualité, y compris après publication.
Sur le papier, rien de bien compliqué : pour accéder à EDOF, il suffit de fournir des documents. Un extrait Kbis, une attestation URSSAF, votre NDA, votre certificat Qualiopi… En soi, ce ne sont que des pièces administratives qu’un entrepreneur sérieux possède déjà.
Mais dans la pratique, c’est la rigueur exigée dans le traitement de ces documents qui rend le système complexe — et surtout très long. La moindre imprécision, le moindre écart entre deux pièces (une adresse qui ne correspond pas, une date manquante, un nom mal orthographié), et c’est une demande de pièce complémentaire. Et là, le couperet tombe : votre dossier repart au fond de la pile, et il faut souvent attendre à nouveau 4 à 8 semaines.
C’est ce qui décourage beaucoup d’entrepreneurs : non pas parce qu’ils ne sont pas capables de fournir les bons documents, mais parce qu’ils se retrouvent embarqués dans une succession d’allers-retours avec la Caisse des Dépôts. Des échanges parfois flous, chronophages, et toujours à sens unique.
C’est pourquoi il faut aborder EDOF avec une extrême vigilance dès le départ. Soit vous prenez le temps de tout vérifier dans les moindres détails, soit vous vous faites accompagner pour éviter de perdre plusieurs mois à cause d’un simple oubli ou d’un écart administratif mineur.
Chez Digi-Certif, c’est exactement ce qu’on vous aide à éviter.

Benoît Boitard est fondateur de Digi-Certif. Diplômé de Sciences Po Paris, spécialité management et qualité au sein des organisations, il est auditeur Qualiopi et responsable qualité au sein de plusieurs organismes de formations depuis 2020.





